Le
Touquet en force !
15-17
juin 2001
En route !
Lorsque Rédgi nous proposa lors d’un dîner d’équipe, en mars dernier, de passer un week-end chez lui au Touquet, cela nous paraissait un projet sympathique. Il s’agissait d’initier l’équipe Saint Joseph au speedsail et au char à voile, ce qui était plutôt emballant, d’autant plus que Rédgi est un expert dans ces deux sports. Il apparut rapidement que seuls cinq à huit membres de l’équipe seraient disponible les 16 et 17 juin, week-end le mieux situé car juste entre les épreuves du baccalauréat et les grands départs. Il s’avéra finalement que JB, Philippe, Eric, Manu, Renaud, Rédgi et moi pouvions venir.
Pour
ce qui est du financement du week-end, nous eûmes l’occasion d’être rémunérés
pour l’entretien d’un jardin. Finalement, le prix du week-end était
raisonnable, et nous n’étions plus que six, car Renaud, pourtant grand
sportif devant l’éternel, avait été victime de l’acte d’un grain de
bique sournois sur un terrain de terre battue, et avait gardé de cet anecdote
une entorse à la cheville.
Nous
partîmes donc de Saint-Germain vers 19h15, c’est-à-dire avec seulement un
quart d’heure de retard, à rapprocher du nombre réduit de participants, dont
un tiers habitait Saint-Germain. No
comment… Un plus de ce
week-end fut de pouvoir faire les trajets en une seule voiture, ce qui permit
des débats animés et des déconnades ma foi fort ambiançogènes. Après
environ 2h45 de route et une petite pause vers 20h pour l’Angelus (mieux veut
tard que jamais), nous arrivâmes chez Rédgi. Et là, attention les yeux ça va
faire mal.
La maison de monsieur et madame Houzé de l’Aulnoit est située au beau milieu des dunes, milieu réellement beau. Elle est agencée comme si elle avait été conçue pour notre équipe, et n’est séparée de la Manche que par une dune. D’autre part, seul 1 petit kilomètre la sépare du centre ville.
Nous
voilà donc livrés à nous-mêmes dans une magnifique demeure, à deux pas de
la plage : c’était la fête ! Nous commençâmes le repas ; au
menu : pâtes aux courgettes, le tout cuit dans de l’huile d’olive, et
agrémenté d’un Comté et de quelques yaourts. Durant sa préparation, la
cuisine fut le théâtre d’une polémique politique ; les cœurs étaient
enflammés. Bien sûr, les Scouts d’Europe ne font pas de politique, mais il
est évident que les activités scoutes, si elles permettent de tels débats,
sont ainsi un moyen pour chacun de développer son sens critique et sa capacité
d’autoréflexion. Après avoir rangé la vaisselle, nous nous dirigeâmes vers
la plage pour une première découverte. Le temps était clair, et ce fut un véritable
éblouissement de pouvoir admirer toutes ces étoiles que la pollution lumineuse
parisienne nous cache. Nous discutâmes de divers sujets, les débats étant
sans cesse aussi animés, puis nous rentrâmes et nous couchâmes tranquillement
vers 2h.
Samedi
matin, pendant que les autres faisaient leur toilette et préparaient le petit-déjeuner,
Rédgi et moi partîmes chercher le pain. Ce fut pour moi l’occasion de découvrir
Le Touquet. Je dois dire que son centre me donna l’impression d’être en
Belgique : trottoirs rouges, signalisation bleue au sol, bâtiments de
briques rouges. La mairie m’impressionna : elle semble être l’immense
manoir d’un magnat local, obscure et lumineuse à la fois, mais toujours mystérieuse.
Les rues sont chaleureuses et les commerçants accueillants. Je revins
enthousiaste.
Nous partîmes de la maison aux environs de 10h, et cela fut pour chacun l’occasion de s’essayer au speedsail. Car Rédgi disposait de deux exemplaires de ce qui devint rapidement pour nous un exercice de style. Le speedsail suit le même principe que la planche à voile, à une différence près : sa planche comporte des roulettes, afin de l’utiliser hors de l’eau. Les deux speedsails furent les objets de luttes âpres entre des bras peu familiers de ce genre d’expérience et un vent, sinon violent, du moins puissant et irrégulier. Manu fut probablement le plus digne de nos éloges, après Rédgi bien évidemment, pour qui c’était un véritable jeu d’enfant que de monter sur la planche sans se faire renverser, puis de tourner, toujours avec une facilité déconcertante, et de jouer avec la pente de la plage au gré de ses désirs.
A
11h30 nous louâmes un char à voile, mais nous ne parvînmes pas à le faire
avancer, malgré des efforts renouvelés et des relais entre nous. Nous mangeâmes
vers 12h, après avoir chanté l’Angelus, et il se mit à pleuvoir juste au
moment où nous chantâmes… Mais nous déjeunâmes au sec, car il ne
s’agissait que d’un mécontentement passager. La pluie reprit pendant les grâces…
Elle ne s’arrêta qu’à peine, pour repartir de plus belle, jusqu’à
16h30. Nous n’en demandions pas tant. Mais rien ne pouvait être aussi utile
que ce mauvais temps pour nous servir du char. Quelques courants de vent
violents nous rendirent visite, et nous pûmes expérimenter les joies de la
voile. Quel délice de se laisser tirer au ras du sable ! Et quel bonheur
de virer sec, de se faire peur, de jouer enfin avec le vent ! Ce fut une
expérience fabuleuse que de pouvoir se laisser tirer à une vitesse incroyable,
de virer rapidement puis de border fermement pour remonter au près. Et si les
sensations que nous a procurées cet après-midi sont ce qui me marqua le plus
profondément, j’eus également ainsi l’occasion d’apprendre quelques mots
de vocabulaire marin, comme ceux que je viens d’employer.
Nous
goûtâmes de retour à la maison, après avoir rincé au jet nos chaussures de
bateau, pleines de sable, et avoir étendu nos vêtements. Rédgi eut la
gentillesse se s’occuper des deux speedsails. Puis nous allâmes faire un tour
au Touquet, que certains n’avaient pas encore vu. Nous en profitâmes pour
ramener des cartes postales à destination de monsieur et madame Houzé de l’Aulnoit,
de mes parents, qui nous prêtaient leur voiture, ainsi que de Renaud, à la
pensée de qui je déclarais régulièrement : « Renaud, on pense à
toi ! ». Sa carte était une belle carte de jacky : elle était
composée d’une photo de la plage en été, couverte de jackies, de la photo
d’un petit chien tout moche dans les « cheveux » duquel était un
nœud rouge, et de l’inscription suivante : « mille bisous du
Touquet ! ».
Le
repas fut préparé grâce à l’aide de JB le sauveur. Car pour ma tarte aux
courgettes et aux tomates j’avais besoin du four, qui souffrait d’un faux
contact. En deux temps, trois mouvements, et avec un bout de papier, JB eut vite
fait de résoudre le problème. La tarte succéda à une soupe et précéda un
Brie et des viennois, ainsi que des palets bretons et des florentins. En bref,
nous ne jeûnâmes point. Puis nous allâmes sur la plage, où nous restâmes
jusqu’à minuit environ, avant de marcher au bord de l’eau vers le Touquet,
poussés par un vent très fort. Nous revînmes par le centre du Touquet et un
petit chemin. Nous nous couchâmes vers 2h30.
Le
dimanche matin fut le moment du rangement, puis nous prîmes un café au
Touquet-Paris-Plage ; comme par hasard, Rédgi connaissait le garçon, ou plutôt
celui-ci connaissait notre Rédgi national, ce qui nous valut un café gratos…
Mais j’avais auparavant fait une découverte étonnante. Nous croyions qu’il
n’y avait pas pire que la carte de Renaud du samedi. Eh bien si ! Si, si,
je vous assure, il y avait pire : une carte postale formée d’une photo
de l’océan et de l’inscription en caractères rouges : « un océan
de bisous ». Comment imaginer plus jacky ? Aussitôt vue, aussitôt
achetée. Nous la remplîmes, puis j’allai demander à la commerçante de la
boutique de cartes de bien vouloir la poster le mardi suivant afin que Renaud
les reçoivent dans l’ordre. Nous avions juste écrit sur celle-ci :
« Renaud, on pense à toi ! » et signé.
Nous
quittâmes le Touquet aux environs de midi, et déjeunâmes sur une aire
d’autoroute. Vers 16h, nous rejoignîmes l’église Saint-Germain, à
l’heure pour une répétition de la chorale, juste avant la dernière messe
des jeunes du père Boulle.
Ce
week-end, dernière activité d’équipe de l’année, fut l’apothéose
d’une année haute en couleurs, que nous devons à un chef d’équipe impliqué
à qui nous souhaitons un bon périple en Inde, de la fin juillet à la fin
septembre. Il contribua à nous faire découvrir les uns les autres, et fut
l’occasion pour chacun d’exprimer ses regrets et ses joies au sujet de notre
année de route. Nous espérons tous pouvoir le renouveler l’année prochaine.
Nous
remercions donc infiniment monsieur et madame Houzé de l’Aulnoit, ainsi que Rédgi,
qui nous a proposé l’activité.
Olivier, équipe Saint Jo 2000-2001