Souvenirs du camp d'été 2000 dans les Pyrénées

 

            Le 27 juillet, nous hissions les voiles pour un premier camp routier en équipe. Destination : Lourdes. « C'est le Las Vegas de la religion », nous dit le guide avec lequel nous avons descendu le lendemain un morceau du Gave de Pau en rafting, faisant allusion aux très nombreux marchands du temple dont regorge la vieille ville... Nous avons poursuivi jusqu'à Orthez, bled qui ne vous dira sûrement rien, mais qui devait être le point de ralliement du reste de la route quelques jours plus tard. Là, nous avons déposé le surplus de nos sacs au presbytère et nous sommes partis pour une équipée dans la contrée. Nous avons longtemps marché avant de trouver un lieu de campement, car il y avait surtout des champs de maïs, et, comme dit ce vieil adage, là où l'homme plante du maïs, il ne plante pas sa tente... La nuit tombée, nous avons jeté notre dévolu sur un champ d'herbe de fourrage en haut d'une colline, à l'orée d'un bois. Quel beau souvenir que celui de ce clair de lune recouvrant la campagne étoilée et dont le silence n'était troublé que par le crépitement de notre feu de camp et de notre longue et ardente conversation !  

 

 

            Le lendemain, nous traversâmes plusieurs de ces petits villages presque déserts où nous trouvions toujours quelqu'un à qui parler, loin de l'indifférence des grandes villes où le temps est trop précieux. On décida de manger du lapin. De généreux villageois nous donnèrent aussi de belles pommes de terre, des oignons... et même du cidre. Nous campâmes cette fois-ci au bord de l'eau frissonnante du Gave d'Oléron dans laquelle nous avons pu nous baigner (et nous laver), à la faveur de quelques rayons de soleil. Un jeune pêcheur vint nous faire causette, il était biologiste et avait vécu à Madagascar pendant les trois années de grève générale... Encore un qui préférait la douce vie de la campagne au tumulte des aquariums de nos musées, bien que la nuit ils étaient tout à lui... Il nous promit de nous prendre une truite pour le lendemain, mais l'hameçon lui fit faux bond et se brisa. Selon lui, d'ailleurs, certaines truites sont si malines qu'elles savent faire la différence entre une vraie mouche et celle du pêcheur, à la traînée qu'elles laissent derrière elles...

Ensuite les autres nous ont rejoints, pour une route itinérante. Nous étions une cinquantaine de toute la France - et quelques Belges - mais notre clan était le plus nombreux et le plus enthousiaste : nous nous sommes fait remarquer pour nos chants... (De Vézelay du Mont Saint Michel au Puy en Velay... etc.)

Nous avons marché sur les routes de Saint- Jacques-de-Compostelle jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port, prières, enseignements spirituels et pédagogiques se succédant au rythme de notre cheminement...  « La route rentre par les pieds mais passe aussi par le cœur » fut le thème d'un jour...

Jean-Baptiste, septembre 2000.

 

 

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